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-15 2 [i583] JOURNAL
ni fait aucune chose; et que pour les avoir seulement couru une, encore en un jour de carême-prenant, il l'avoit prêché en pleine chaire qu'il n'y retournât plus, et qu'il étoit tems qu'il fût sage. Rosé demanda pardon à Sa Majesté, qui non - seulement lui pardonna, mais quelques jours après, l'ayant envoyé querir, lui donna une assignation de quatre cents écus, « pour « acheter, lui dit le Roy, du sucre et du miel, pour « aider à passer le carême et adoucir vos trop aigres « parolles. »
L'an présent, au mois de mars, le Roy institua une nouvelle confrerie qu'il fit nommer des penitens, de laquelle lui et ses deux mignons se firent confreres; et y fit entrer plusieurs de sa cour, y conviant le» plus apparens de son parlement de Paris, chambre des comptes et autres cours, avec un bon nombre des plus notables bourgeois. Mais peu se trouverent qui voulurent s'assujettir à la regle de cette confrerie, qu'il fit imprimer en un livre, le tiltrant de la congrégation des penitens de l'Annonciation de Notre-Dame, [pour ce qu'il disoit avoir toujours eu singuliere dévotion envers la vierge Marie, mere de Dieu.] De fait, il en fit les premieres cérémonies le jour de l'Annonciation, qui étoit le vendredy _t5 de ce mois, auquel jour fut faite la solemnelle procession desdits confreres, qui vinrent sur les quatre heures après midy du couvent des Augustins en la grande eglise Notre-Dame, deux à deux, vêtus de leurs accoustremens tels que battus de Rome, Avignon, Toulouse et semblables, à sçavoir de blanche toile dc Hollande, de la forme qu'ils sont desscignés dans le livre de confrerie.
En cette procession le Roy marcha sans gardes, ni
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